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"Des actions aux formes multiples vont continuer et s’intensifier, dont des actions de fauchage dans les champs. Ca fera partie des joies de l’été", a souligné José Bové, lors d’une conférence de presse. Le leader altermondialiste a réclamé l’adoption d’un moratoire avant la floraison du maïs (cette année en août-septembre, selon les régions) en raison "d’un risque de pollinisation et de pollution généralisée sur le territoire".
Les faucheurs volontaires, venus de toutes les régions de France pour assister à cette assemblée générale à Riec-sur-Belon, ont planifié à huis clos leurs "actions futures" face à la politique du "fait accompli menée par le gouvernement".
"C’EST UN CHOIX DE SOCIÉTÉ" Une action est prévue dans l’Ouest dès lundi matin, a annoncé le Collectif national des faucheurs volontaires, dans un communiqué.
"On est dans l’urgence, il y a nécessité d’agir rapidement si on veut éviter une contamination généralisée notamment des AOC", a souligné Christine Thelen, faucheuse en Midi-Pyrénées.
"L’Etat a laissé semer 20 000 hectares de maïs OGM, il doit lui-même détruire ces maïs qui sont en train de pousser. Si ce maïs était récolté, il n’y a aucune filière, aucun lieu de stockage prévus pour qu’il soit entreposé séparément du maïs conventionnel", a plaidé M. Bové.
Un moratoire consisterait à "tout remettre à plat pour que la lumière et la transparence s’organisent et pour que les Français puissent trancher éventuellement par referendum. C’est un choix de société", a résumé l’ancien leader paysan, ajoutant que si "l’OGM se développe, il n’y aura plus de filière agricole différenciée", y compris de filière biologique.
LES FAUCHEURS ET LE GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT Evoquant le Grenelle de l’environnement prévu en octobre, les faucheurs volontaires - dont le mouvement n’est pas invité - ont simplement indiqué : "Si on nous demande d’y aller, on ira". "Si c’est pour débattre du moratoire, on ira. Si c’est pour peindre la girafe, non", a expliqué M. Bové. "On quittera le Grenelle si le moratoire n’est pas contenu dans les négociations", a indiqué, de son côté, un représentant de Greenpeace.
Les faucheurs volontaires indiquent rassembler 6 700 "citoyens qui agissent", dont 200 ont été impliqués dans des procédures judiciaires et 80 condamnés à des peines de prison, la plupart avec sursis.
Evoquant sa situation personnelle, M. Bové, sous la menace de devoir effectuer quatre mois de prison ferme pour avoir fauché en juillet 2004 "un pied de maïs", a souligné qu’"en gros, tout est possible à n’importe quel moment". "J’ai décidé de rester chez moi, je ne me cache pas. Si on m’envoie en prison, je pense qu’il y aura beaucoup de réactions, que les gens se mobiliseront", a-t-il commenté, ajoutant qu’une incarcération pourrait avoir "des conséquences importantes" notamment sur la tenue du Grenelle de l’environnement.