Carcés râlent
Grâce paradoxale
En Libye, une grâce devrait être accordée au profit d’infirmières bulgares - Pas en France pour les détenus de droit commun. Quelles sont les différences de contexte ou de motivation qui fondent une telle disparité ? Une émissaire de l’Élysée a invoqué le droit irréfragable de la famille et des femmes, en particulier, pour que ces professionnelles de la santé ne subissent une peine archaïque, ici abolie. Accusées d’un crime extrêmement grave, une certaine indulgence doit être prononcée en leur faveur pour éviter le châtiment létal. Au même moment, M. le Président de la République française ne fera pas acte de clémence pour tout délinquant, avéré ou non. Même le jour de la fête nationale. Pourquoi ?
Certains facteurs sont à prendre en compte :
Une dimension de politique interne : volonté délibérée de fermeté face à la délinquance et à la récidive sur le territoire national. Une dimension temporelle : Les professionnelles emprisonnées à Tripoli ont déjà passé plusieurs années dans des geôles au confort incertain. Une dimension humanitaire : le sort réservé à ces femmes, éloignées de leur patrie et incarcérées, a largement ému la communauté internationale. En effet, leur mission consistait à intervenir dans le domaine de la coopération médicale & juvénile. Une dimension financière : L’État libyen avait dû verser, après en avoir été reconnu responsable, force indemnités aux familles des victimes de l’attentat dit de »Lockerbie » en décembre 1988. Une dimension bilatérale : c’est à la demande du gouvernement bulgare que la France est intervenue, à son plus haut degré de représentation.
L’État français use de son influence auprès de Kadhafi pour qu’il exerce une de ses prérogatives régaliennes. Raison pour laquelle la démocratie ne saurait s’appliquer à elle-même ce qu’il est conseillé d’appliquer en Affaires étrangères. Cherchez l’erreur ! Si l’on met de côté quelques secondes l’aspect victimaire, et donc humain, de l’évènement ; le pays libyen a déboursé une certaine somme par condamnation pour acte terroriste par ses agents commis. Aujourd’hui, ce même montant lui est reversé par l’état bulgare, aidé en l‘espèce par d‘autres états. De manière comptable, l’opération est donc financièrement neutre. En parallèle, et là nous pouvons réintégrer la sphère humaine, resteront en prison des chauffards, des mineurs et des illégaux, présumés innocents. Dans des conditions souvent dénoncées comme insatisfaisantes voire préjudiciables par l’ONU et l’Observatoire international de la vie carcérale. Les conclusions de ces mouvements de robe sont donc : Une grâce ¹ une grâce. A cause de la nationalité des impétrants. Un pays émergé qui ne le pratique pas peut faire pression sur un pays émergent pour qu’il devienne gracieux. « Faites ce que je dis, … » Peut-être, sûrement, des bulgares sont sous les verrous en France. Un dicton pourrait ainsi s’énoncer : mieux vaut être accusé de meurtre collectif en Libye que voler une orange en Navarre ? Deux pays, deux mesures ? Il convient, dès lors, de revenir à la définition de la grâce : Ce que l’on accorde à quelqu’un pour lui être agréable, sans que cela lui soit dû (dictionnaire Robert). C’est également, en particulier dans le domaine chorégraphique, une sorte de charme, d’agrément qui réside dans les personnes. Un mouvement attrayant et désinvolte. En italien, grazie signifie merci,et, en anglais, mercy est l’équivalent de pitié ( qui, en français médiéval, signifiait charité ou accession). Nous, citoyens français, sommes nombreux à vouloir favoriser une clémence certaine pour nos frères humains car il faut savoir donner une nouvelle chance à chacun. Omar et Jamal DATI, entre autres . Par fraternité et simple humanisme. Mieux que les pièces jaunes en Colombie, pas vrai ?
H de SERREY
Malgré la grève non revendicative du petit personnel, le comité de grève auto proclamé demande à la direction la publication de cette information sur cet évènement historique.
N’ayant pas de réponse de la direction après quelques heures d’attente, le comité procède lui même à la publication.
Samedi 22 septembre 2007