Cette dernière contribution au "débat" du collectif des cinq gnan-gnans est tout simplement aberrante par les mensonges qu’elle véhicule. Le projet artistique des nouveaux propriétaire est très officiellement édité par l’association des commerçants de la Butte aux cailles et le projet architectural a été exposé en détail au Conseil municipal de la Mairie du XIIIe. Voir le lien suivant :
http://web.mac.com/vide_grenier/Vide-grenier/THEATRE_DES_CINQ-DIAMANTS.html
En voici un extrait :
"Il y a quelques semaines Christian Barnathan nous a permis par l’intermédiaire de ce même site de faire un démenti quant à l’avenir du théâtre des Cinq-Diamants, et de rassurer les habitants de la Butte et autres amateurs de théâtre en affirmant notre volonté de faire vivre ce lieu, dès lors que la procédure d’expulsion des personnes, qui l’ont investi illégalement, aura abouti et permettra la mise en œuvre de notre projet. L’urgence de la situation ne laissait pas beaucoup de place à l’exposé dudit projet et je profite aujourd’hui de l’invitation de Christian Barnathan pour m’exprimer un peu plus explicitement à ce sujet : Pour se construire et pour se donner, pour exister le théâtre a besoin d’un lieu. Ce lieu, j’ai commencé avec la compagnie Théâtres enchantiés, à le créer sans les murs et je vais continuer avec le théâtre des Cinq-Diamants, en le pensant comme un lieu ouvert à la création sous toutes ses formes et au public dans une nouvelle relation. L’art trouve sa vitalité dans le renouvellement. Il se nourrit de recherches, de rencontres, d’échanges, de confrontations… Il a besoin d’ouverture. Je veux, en ouvrant le théâtre aux jeunes metteurs en scène et en y accueillant des artistes d’autres horizons (musique, danse, arts plastiques) donner à chacun la possibilité de montrer son travail et redonner sens à la notion de partage sans laquelle, je crois, la création est vouée à l’épuisement. En tant que metteur en scène comme en tant que comédienne, j’aime le travail d’appropriation de la parole écrite. Appropriation d’autant plus riche pour moi qu’il s’agit d’une écriture élaborée, qui ne cherche pas nécessairement à refléter un langage quotidien. J’aime la part de théâtralité qu’amènent de telles écritures en faisant de la phrase bien plus qu’un simple vecteur de sens. C’est pourquoi j’ai une prédilection pour les auteurs comme Hugo, Shakespeare, Racine, Claudel, Olivier Py,
Jean-Luc Lagarce… En tant que directrice de salle, je ne demande qu’à être surprise et je compte ouvrir la programmation à différentes formes d’écriture (théâtre classique ou contemporain, poésie, conte…) comme à différentes formes d’art scénique (masques, marionnettes, danse)… L’actuel théâtre des Cinq-Diamants de par sa taille et son implantation est un théâtre de proximité.
Mon objectif en prenant possession de ce lieu est d’instaurer une nouvelle relation au théâtre, et d’abord d’en faciliter l’accès en multipliant les occasions de s’y rendre. Je souhaite que le lieu théâtre soit aussi un lieu de rendez-vous (pour des lectures, débats, ou rencontres), et une fenêtre sur la vie de quartier (en accueillant des manifestations artistiques organisées en collaboration avec les écoles, collèges et conservatoires et en participant à la vie associative). Enfin le théâtre sera aussi lieu de formation, pour les professionnels en accueillant des stages AFDAS, et pour les amateurs d’autres part en organisant des ateliers théâtres. Pour que tous ses projets prennent vie, des travaux vont être entrepris, travaux qui permettront d’une part de moderniser la salle de spectacle et d’autre part, d’aménager un lieu destiné à l’accueil des spectateurs et de manifestations artistiques et culturelles.
Sophie Saada, Metteur en scène et comédienne, directrice artistique de la compagnie Théâtres enchantiés"
Il n’y a pas d’autres projets pour le théâtre. Il n’est pas prévu de le raser pour faire une opération immobilière. Les occupants en sont informés car ils disposent de ses informations incontestables et ceux qui prétendent le contraire et l’écrivent, colportent naïvement une information mensongère ou agissent malhonnêtement pour leur seul profit.
Mais le dernier message du collectif est surtout ignominieux par l’exploitation qu’il fait du malheur des autres. Tout l’arrondissement a vécu comme un traumatisme l’événement terrible survenu dans l’hôtel du quai de la gare. Or il n’y a aucun rapport entre ces familles africaines qui ont subi dans leur chair le crime fondamental du capitalisme libéral : jeter dans la misère des millions de personnes vivant dans les pays du Sud avant de les traiter en sous-homme dans les pays du Nord. Aucun ! Serait-il permis désormais d’écrire et de penser : "C’est affreux ce que l’on a fait à mon semblable, en conséquence vous me devez cinq mille francs". Voila la logique absurde de ce dernier message. Elle est destructrice parce qu’elle est attentatoire à la dignité d’authentiques victimes et parce qu’elle abîme les causes les plus justes. Mersure-ton, effet, les conséquences locales de cette affaire dans laquelle sont impliqués des centaines de personnes qui débattent jusqu’à l’exaspération sur la légitimité de l’occupation, excitées par des informations contradictoires. Les causes approximatives et mal conduites aboutissent souvent à des défaites dont le prix irréparable consiste en inimitiés durables.
Au Théâtre des cinq diamants, il n’y a qu’une petite bande de oisifs sans talent et sans courage (à part celui de séquestrer cinq enfants) qui organise des "boums payantes" pour vivre au crochet des naïfs en tout genre, qui fait feu de tout bois sans réfléchir aux conséquences pour les causes qu’elle écorne au passage et publie des propos calomniateurs en opérant des rapprochements simplistes et destructeurs. Après s’être réclamé du DAL (qui a démenti toute implication dans cette opération frelatée), après avoir fait des concerts de soutien pour la Mie de pain (laquelle possède un immeuble d’habitation entièrement vide dont elle ne peut actuellement rien faire ; là il y aurait assurément une bonne cause), après en avoir appelé à la défense de la culture (à 100 mètres du Grand Écran !, fermé depuis deux ans pour des raisons que la raison n’entend pas), voila que le collectif s’arroge le droit de publier une identité, celle du propriétaire, en lui accolant les qualificatifs les plus infamants. Les "solidaires" d’occasion ont les méthodes de "je suis partout", de sinistre mémoire, ou des ministres d’Hitler ; souvenons-nous, en effet : "calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose".
« La calomnie, monsieur ! Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens près d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plus plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une adresse !… D’abord un bruit léger, rasant le sol comme l’hirondelle avant l’orage, pianissimo, murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait ; il germe, il rampe, il chemine, et, de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’oeil. Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ? »
Le Barbier de Séville, Beaumarchais (acte II, scène 8)
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