Vu la place prépondérante du sport dans les médias, la tactique romaine " Du pain et des jeux" est toujours aussi vrai, on abruti plus qu’on ne diverti, c’est un puissant dérivatif. La civilisation du loisir pousse à l’extrême, aux "performances" dopées, depuis les pionniers du Touring club de France, les conquérants de l’inutile ont dégénérés, on les verra bientôt faire l’Everest à cloche pied, à reculons toujours sans oxygène, ou bien traverser la Manche à la nage avec un verre de bière à la main. D’autres s’animent dans des salles de "fitness-stretching et body-string" , sur des rameurs et des vélo d’appartement, il n’y a rien de plus con que de ramer et pédaler dans le vide. Si au moins on leur mettrai une dynamo, un onduleur et le tout couplé sur le réseau électrique, ils contribueraient à un vrai effort collectif, mais on imagine déjà toutes les dérives…

Au lieu de s’articuler autour des besoins vitaux comme la nourriture saine ; l’hygiénisme de Shelton et le logement pour tous, on gesticule et on se créer des besoins de toute pièce, artificiels et stériles. En sortant du festival Grains d’Isère, (Cf http://resosol.org/visites/2006/visite25archi-durable.htm ou http://terre.grenoble.archi.fr/grainsdisere/introGI.php ) qui renvoi aux objectifs d’une décroissance soutenable d’un point de vue social et environnemental ) on se prend à rêver : En occident ces techniques vernaculaires ont du mal à se re-développer en raison de "la rareté de la main d’œuvre bon marché" (mais pas de fumiers) , à force de taxer le travail seul vache à lait soumise, on contribue à détruire le seul outil assurant la pérennité de l’homme dans son environnement ; sa main.

Or l’effort, l’exercice fait partie de l’équilibre de santé, il se faisait pour assurer ses besoins vitaux, il se fait maintenant pour des raisons ludiques et pour du fric (ce n’est pas que pour la rime). La technique et le progrès dérivent, autant fixer nos cervelles sur des planches à roulettes, c’est aussi tout à fait réalisable de nos jours… La compétition, dans ce domaine aussi se surpasse ; marcher sur la tête de son voisin pour avancer, et cette technique de marcher sur la tête est en train de devenir la norme, de se mondialiser. Ah, bravo Coubertin et Montherlant, beau résultat ! Peut être que le mode d’emploi n’a pas été distribué dans toutes les langues ou quoi ?

D’une part , alors que le paysan ne vit (et un peu plus bas sur la carte, survit) que grâce aux subventions parce que le dirigeant est trop hypo-lâche pour assumer un protectionnisme vital (souveraineté alimentaire) et une répartition équitable. Ces derniers maillons seraient vivement intéressés de garder ou retrouver leur fierté ; vivre de leur travail au pays, simplement ; une chaîne n’a la solidité que de son plus faible maillon. (qui l’a dit le premier ?)

Et d’autre part le sportif (-oisif) qui cherchent aussi dans le sport des aspirations légitimes, payent de toute façon des impôts redistribués (mal et si peu) dans l’agriculture et le logement, ils pourraient échanger un coup de main aux travaux des champs contre une bonne soupe et une franche camaraderie (hic) (il y a aussi risque de dérives mais on peut essayer tout de même). Idem pour la construction vernaculaire, ici le pisé, la bauge et autres torchis ou enduits, combien de logements pourraient être construits par des équipes de ce genre ?, l’une par exemple s’appellerai l’USB ; l’Union Sportive des Bâtisseurs. Si tu veux affirmer ta virilité, viens tâter du pisoir, c’est au pied du mur que l’on voit … l’arpette. Allez-y poussez, poussez, les avants de Bayonne mais poussez pas mémé dans les orties, poussez plutôt les banches. Tant d’énergie de perdu dans les stades, alors qu’il faut gâcher .

Même si le bâtiment va…dans quel état ! En ville comme en campagne la mocheté est de rigueur, il y a quelques exceptions , subventionnées donc plus facilement stériles. Des pseudo-architectes ont délaissés "les fondamentaux" convivialité, confort, commodité, pérennité, beauté, ouverture, verdure, bio-climatisme ; les tentations vernaculaires…
  Parce que ce n’est pas les habitants qui ont construits ou qu’ils n’y ont pas été intéressé
  Parce que trop de sécurité tue la sécurité,
  Parce que trop d’administration et de soi- disantes normes ISO9042 ou équivalent tuent l’initiative, la créativité…

Et qui à dit : "un paysan ne parle jamais d’art, il produit l’art" ?
 Tentations vernaculaires ; cette expression est simple et jolie ; on peut en trouver d’autres ;

  Faîtes du beau pas dubo dubon dubonnet (du benêt se tient aussi)
  Faîtes de l’art, pas du cochon industriel
  Avance, tu as deux mains pour le faire, pas demain
  Allez l’USB ! on va les bouffer les fissures !
  Faîtes de la terre ; pisé, bauge, torchis, enduits, mortier, BTC, adobe ; prenez là en main, elle est à vous, c’est votre sang.
  Caressez le mur, pour moins de lamentations.

Hassan Fathy ach bar, Hassan Fathy ach bar !, (plus fort) ; HASSAN FATHY ACH BAR !