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Accueil du site > Les Territoires de la République Géniale > 1789 : la voix des sans-voix lundi 5 février 2007, par robbie

1789 : la voix des sans-voix

Au printemps 1789 se formaient un peu partout en France les premiers collectifs unitaires. On parla, et on écrivit... les cahiers de doléances sont l’expression des sans-voix, à la rencontre de la colère et de l’enthousiasme. Extrait...

Sire… votre ville de Concarneau… est l’une des fertiles pépinières qui fournit à votre port de Brest d’excellents marins. Jadis florissante par la liberté et l’étendue de son commerce maritime, elle ne contenait que des marins aisés. Les entraves mises à ce commerce par quelques avides monopoleurs sont cause que cette ville n’offre aujourd’hui, ainsi que ses environs, que des marins… accablés par la misère…

La pêche de la sardine ne peut se faire sans un appât que l’on appelle rogue… et qui n’est autre chose que des tripailles de poissons dits stockfiches. Les Danois l’apportent du Nord en forme de lest. Ils ne retiraient, il y a vingt ans, que cinq ou six livres du baril ; aujourd’hui, ils le vendent seize et dix huit livres par la grande enchère qu’ont mises sur cette rogue d’avides capitalistes pour s’enrichir aux dépens des misérables matelots. Dès qu’il arrive en Bretagne quelques bâtiments chargés de rogues, les marchands monopoleurs achètent la cargaison entière… Ils la font porter dans leurs magasins, et quand la pêche devient abondante et la rogue d’urgente nécessité, ils la font payer trois fois plus cher aux pauvres matelots pêcheurs qui, à défaut de facultés (d’argent liquide) ne peuvent s’en approvisionner à l’arrivée des vaisseaux danois…

Les marins, n’ayant point d’argent comptant à donner pour sa rogue au marchand, portent leurs poissons au magasin du marchand. Ils demandent quel prix on leur donnera du poisson. On leur répond qu’il sera payé au prix courant. Mais ce prix étant réglé chaque semaine au plus bas possible par les marchands réunis… il ne reste pas aux pauvres pêcheurs, qui ont eu toute la peine, de quoi substanter leurs malheureuses familles…

Pour mettre le comble à leur cupidité, les marchands capitalistes… plus la pêche devient abondante, moins cher ils payent aux pêcheurs le poisson, mais plus ils enchérissent alors le prix de la rogue…

Quelque cruelle que soit notre condition, l’on semble néanmoins encore nous envier jusqu’à l’air que nous respirons. Des avocats, des médecins, des procureurs, etc… deviennent aujourd’hui nos concurrents. Nous comptons actuellement à Concarneau 88 bateaux de pêche appartenant à ces citoyens… Mais pourquoi surtout les marchands de rogue eux-mêmes ont-ils une grande quantité de bateaux ? C’est qu’ils font consommer leurs rogues par ces bateaux, quand les pauvres marins ne peuvent pas leur en donner le prix exorbitant qu’ils en exigent… Alors nos bateaux sont forcés de rester à terre ; alors la veuve, l’orphelin et la femme isolée dont le mari est au service de la marine sont obligés, pour pouvoir vivre, de vendre leurs petits effets, et ne tardent pas à être réduits à la mendicité. En vain ces malheureux réclament-ils la pitié des marchands, ils sont sourds à leurs voix plaintives.

Qu’ils réfléchissent cependant sur leur conduite. S’ils jouissent aujourd’hui d’une fortune brillante, à qui en sont-ils redevables ? N’est-ce pas à la peine et aux travaux du pêcheur ? N’est-ce pas le fruit de sa sueur ? N’est-il pas l’instrument dont ils se sont servis, et dont ils se servent encore chaque année pour les enrichir ? Ah ! Quelle ingratitude… Mais ils veulent y mettre le comble, puisqu’ils se proposent de s’opposer à ce que les pêcheurs puissent désormais vendre en mer leurs sardines aux chasse-marée qui leur en donnent un meilleur prix que leurs avides monopoleurs de rogues… Quelle cupidité ! Quelle barbarie ! Ils nagent dans la plus grande abondance, et ils plongent dans la plus affreuse misère celui qui, par son industrie et ses travaux pénibles, leur apporte des trésors…

Marins de Concarneau, avril 1789


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Communiqué des grèvistes du site unisavec.

Ce site est celui des signataires. C’est le collectif local des signataires d’Internet....
La quelque dizaine qui faisons vivre le site depuis cinq mois, avec une très nette remontée de sa fréquentation, faisons grève pour alerter les deux milles lecteurs par jour, du danger de disparition de son esprit de liberté et d’irruption citoyenne. La tentation existe depuis le début, de la  ... (lire la suite)
jeudi 18 octobre 2007, par comite de greve

Communiqué d’un grévistes du site unis…(avec)…pour….

Ce site est un collectif, celui des 50.000 citoyens qui ont appelés Bové à se présenter comme candidat, mais aussi celui des 1.300.000 électeurs qui lui ont donnés leur confiance comme président. 320.426 visites en janvier et 292.691 en février, ces chiffres sont un hommage citoyen aux initiateurs de l’appel, qui méritent le respect que José leur a manifesté en notre nom.
Malheureusement cet élan politique est une opportunité pour certains coucous de la politique. Ils se sont glissés parmi nous pour se nourrir de l’espoir des citoyens, détourner l’énergie dépensée pour cette candidature à des fins privées ou partisanes ! Les citoyens engagés dans ce collectif n’ont jamais  ... (lire la suite)
jeudi 18 octobre 2007, par stelios

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mercredi 17 octobre 2007, par comité de grève
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